Jus de carotte et épinards frais,
qui aurait pensé devoir se méfier de ces légumes
super nutritifs? Cette année, plusieurs manchettes
alarmantes signalaient la contamination de ces
aliments par des bactéries telles que E. coli et
salmonelle. Doit-on s’inquiéter de la salubrité de
nos aliments de base et craindre tous les végétaux
qui garnissent nos assiettes? Extenso fait le tour
de la question.
Automne 2006 : tête d’affiche |
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En septembre 2006, l’Agence canadienne d’inspection
des aliments (ACIA) avisait les consommateurs de ne
pas acheter d’épinards frais en sac provenant des
États-Unis, puisque certains d’entre eux auraient
été contaminés par la bactérie E. coli O157:H,
celle-là même qui hante nos hamburgers pendant la
saison estivale. À la fin du même mois, c’était au
tour des jus de carotte d’être pointés du doigt.
Certaines marques en particulier auraient été
porteuses de toxines (C. botulinum) causant le
botulisme. Deux mois plus tard, en novembre, des
produits contenant du chocolat de marques
spécifiques seraient, pour leur part, contaminés par
la bactérie salmonelle. Puis, à la fin de ce mois,
c’est au tour de la bactérie listeria monocytogenes
d’envahir certains produits de jambon et de dinde
cuits.
Il s’agissait donc de 4 bactéries différentes
causant 4 toxi-infections alimentaires distinctes. À
première vue, cela peut effectivement paraître
alarmant. Mais quelle a été l’ampleur réelle de
cette vague de panique? |
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Ce qu’il faut savoir
L’Agence canadienne de santé publique estime que, de
1990 à 2004, il y a eu environ 5000 cas de
toxi-infections alimentaires atteignant jusqu’à 150
000 Canadiens. Les 5 aliments à l’origine de ces
infections étaient les légumes vert feuillu, la
dinde, le poulet, le bœuf haché et les fruits de
mer.
Au Canada, l’industrie alimentaire est surveillée de
près par l’ACIA. Celle-ci s’assure de vérifier
l’innocuité des produits en vente au Canada. Si ces
produits ne répondent pas aux exigences de l’Agence,
ils sont retirés des tablettes jusqu’à ce qu’ils
soient de nouveau reconnus comme étant sécuritaires
pour la santé des Canadiens.
Sur la scène provinciale, c’est au ministère de
l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du
Québec (MAPAQ) que revient la responsabilité de
vérifier les normes d’hygiène et de salubrité dans
les épiceries et les supermarchés, entre autres. Par
exemple, ce sont les représentants de ce ministère
qui s’assurent que les fruits et les légumes
précoupés en épicerie sont bel et bien réfrigérés ou
déposés sur de la glace.
La plupart des toxi-infections alimentaires sont
causées par des mesures d’hygiène insuffisantes de
la part des consommateurs. Par contre, il n’est pas
impossible que quelques erreurs de manipulation se
glissent en usine ou en épicerie. Par exemple, un
cantaloup coupé en deux peut présenter un risque,
étant donné que des bactéries peuvent venir se loger
sur sa surface poreuse. Si la surface du cantaloup
est contaminée, en coupant celui-ci, le couteau peut
contaminer l’intérieur du fruit. Dans le cas des
laitues ou des épinards emballés, il s’agit souvent
d’un mélange de différentes laitues qui fait en
sorte que, si un type de laitue est contaminé, il
contaminera toutes les autres au moment de
l’emballage.
Si vous achetez des germes:
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Chez le détaillant, assurez-vous
que les germes que vous achetez sont réfrigérés
ou entourés de glace.
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Ne choisissez que des germes qui
semblent croquants, tout en évitant les germes
noircis ou qui sentent le moisi.
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Lorsque vous achetez des
haricots germés en vrac, utilisez des pinces ou
des gants pour les mettre dans un sac de
plastique.
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Si vous ne consommez pas les
germes immédiatement, réfrigérez-les dès votre
arrivée à la maison. La température du
réfrigérateur devrait être réglée à 4 ºC ou
moins.
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Lorsque vous manipulez des
germes, lavez-vous toujours les mains
soigneusement avant et après (c’est-à-dire
pendant au moins 20 secondes à l’eau chaude avec
du savon).
-
Rincez les germes à l’eau froide
courante avant de les consommer.
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Ne mangez pas de germes ramollis
ou dont la date de péremption est expirée.
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Ne consommez que des germes de
haricots mungos bien cuits.
Ce qu’il faut faire chez soi
-
Bien laver les fruits et les
légumes, même si on a l’intention de les peler,
parce qu’il peut se produire un transfert de
bactéries de la surface vers l’intérieur.
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S’assurer que le couteau utilisé
pour couper les aliments est propre.
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Enlever les premières feuilles
des légumes feuillus – choux, choux de
Bruxelles, laitues, etc.
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Se laver les mains à l’eau
chaude avec du savon pendant au moins une
vingtaine de secondes.
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Ne pas manipuler les aliments
crus, comme la viande ou le poisson, avec les
mêmes ustensiles et sur les mêmes surfaces que
les fruits et les légumes.
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N’acheter des produits précoupés
– moitiés de melon, sacs de laitues, etc. – que
s’ils sont réfrigérés ou déposés sur un lit de
glace.
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Garder vos fruits et vos légumes
frais – fraises, laitues, fines herbes et
champignons – dans un réfrigérateur propre à 4
°C ou moins.
Les produits bio, eux, sont-ils
mieux?
Puisqu’on n’utilise ni pesticides ni herbicides pour
la culture de ces produits, il se peut même que
certains micro-organismes se retrouvent sur leur
surface. Les mêmes règles d’hygiène que pour les
fruits et les légumes de culture traditionnelle
s’appliquent donc dans le cas des produits bio.
Quelques nuances
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L’ACIA voit à
l’innocuité de tous les produits de
l’industrie alimentaire canadienne et de
tous ceux qui sont importés. Au Québec,
c’est le MAPAQ qui vérifie l’hygiène et
la salubrité des épiceries et des
supermarchés. À la maison, c’est à nous
qu’il incombe d’adopter, en cuisine, une
méthode de travail appropriée, afin de
minimiser les risques de contamination
par certaines bactéries nocives pour
notre santé. |
Toutefois, les risques
d’être contaminé sont plutôt minces
lorsque notre état de santé est bon et
que des méthodes d’hygiène et de
salubrité adéquates sont adoptées. On ne
devrait pas craindre de manger des
fruits et des légumes, car leurs
avantages sur la santé dépassent de très
loin les risques de toxi-infections
alimentaires que certains de ces
aliments peuvent présenter. |
On devrait beaucoup plus craindre
les effets à long terme de la sédentarité, du
tabagisme et d’une alimentation inadéquate (pauvre
en fruits, en légumes, en fibres et en poisson, et
riche en gras, en sel, en sucre, etc.). Ces
composantes du mode de vie sont des déterminants
importants de certaines maladies chroniques comme
l’obésité, les cancers, les maladies
cardiovasculaires et le diabète. Ces quatre maladies
chroniques sont à l’origine, au Québec, de près des
trois quarts des décès. D’ailleurs, le nombre de
personnes atteintes d’une maladie chronique au
Québec a connu une augmentation sans précédent au
cours des 50 dernières années.
Avec une alimentation saine, variée et équilibrée et
en bougeant tous les jours, vous avez le pouvoir de
diminuer vos risques de maladies chroniques. |