Les végétariens sont
réputés faire attention
à leur mode de vie et à
leur santé, ce qui
limite les facteurs de
risque. Mais il y a
végétariens et
végétariens, et même
végétaliens : si ceux
qui consomment des oeufs
et des produits laitiers
n’inquiètent pas les
nutritionnistes, il n’en
est pas de même pour
ceux qui s’abstiennent
de tout aliment
d’origine animale.
Plusieurs séries de
données récentes
soulignent les risques
nutritionnels du
végétalisme strict.
À première
vue, les indicateurs de
santé liés aux pratiques
végétariennes pourraient
être favorables. D’après
certaines études
comparatives, les
végétariens cumuleraient
moins de facteurs de risque
cardiovasculaire comme
l’hypertension artérielle,
l’excès de sucre ou de
graisses dans le sang. Ils
pourraient aussi voir
diminuer leur risque de
développer certains cancers.
Sans qu’on sache si c‘est
l’exclusion de la viande, la
consommation élevée de
végétaux ou tout simplement
l’hygiène de vie qui confère
cet avantage potentiel. Sans
qu’on sache non plus
exactement l’évaluer. Dans
une étude récente, on estime
par exemple que la
consommation de 200 g de
fruits et légumes par jour
pourrait obtenir une
diminution de 3 % du risque
de cancer. Les études sont
encore limitées et n’ont pas
toujours l’ampleur
nécessaire. D’après l’INRA,
les végétariens ne
représentent que 2 à 3 % de
la population française.
Sur le plan
nutritionnel, des
déficiences sont à
craindre principalement
chez ceux qui
s’abstiennent de
consommer tout aliment
d’origine animale :
-
Protéines. Les protéines
d’origine végétale
(provenant des fruits et
légumes, céréales,
légumineuses) ne
contiennent pas tous les
acides aminés
essentiels. D’où la
nécessité de les
associer (en particulier
les céréales avec les
légumineuses tels
riz/lentilles, par
exemple) pour s'assurer
de couvrir au mieux les
besoins. L’utilisation
des protéines par
l’organisme, leur «
rendement » sont aussi
moins Importants. Une
étude récente montre que
pour atteindre les
apports recommandés, la
ration quotidienne
devrait comprendre 45 à
50 % de protéines
d’origine animale (
c’est-à-dire provenant
au minimum des oeufs et
des laitages).
-
Calcium.
Les régimes sans
produits laitiers
apporteraient au maximum
500 mg de calcium par
jour, soit environ la
moitié de ce qui est
nécessaire à la santé
osseuse.
-
Lipides.
On souligne aujourd’hui
la nécessité de
rééquilibrer les apports
d’acides gras oméga 3
par rapport aux oméga 6
(apportés surtout par
les huiles). Et les
oméga 3 sont notamment
apportés par les
poissons gras.
-
Fer,
zinc, vitamine B12. Des
risques de carence sont
liés à l’absence
d’aliments d’origine
animale. Le fer
d’origine végétale est
moins bien absorbé que
le fer d’origine
animale. Et les besoins
en fer doivent être
assurés notamment chez
les jeunes filles, les
femmes, les futures
mamans...
Indépendamment de
toute pratique
végétarienne, l’étude
INCA 2 observe
aujourd’hui une tendance
à la diminution de la
consommation de viande
chez les femmes, les
adolescents, les
enfants. Tant que
d’autres protéines
d’origine animale sont
apportées l’inquiétude
n’est pas grande si
l’équilibre alimentaire
est maintenu. Seul le
régime végétalien strict
justifie une grande
prudence chez ses
adeptes.
Références :
-
Nutrition in
Clinical Practices,
volume 25, n° 6, p.
613-620.
-
Journal of the
National Cancer
Institute, volume
102, n° 8, p.
529-537.
-
Nutrition, doi:10.1016/j.nut.2010.08.024.
-
Institut
français pour la
nutrition. Le
végétarisme.
www.ifn.asso.fr
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