Les graisses sont naturellement
présentes dans des aliments comme la viande, le poisson (surtout les
poissons gras), le jaune d’œuf, le fromage et le lait ou sont ajoutées
dans certaines préparations. C’est notamment le cas à la maison ou dans
l’industrie alimentaire, par exemple pour apprêter des gâteaux, des
biscuits, des pâtisseries, des snacks, des préparations de viande ou de
la mayonnaise. Les huiles et les graisses sont soit clairement visibles
dans les aliments (p.e. pour la cuisson ou dans les salades, le beurre
et d’autres matières grasses tartinables, et le gras visible de la
viande), soit mélangées à d’autres ingrédients alimentaires et, par
conséquent, invisible à l’œil nu. Environ 70 % de l’apport moyen de
graisse provient de ces « graisses cachées » dans les aliments. Savoir
ce que sont les graisses et lire l’étiquetage alimentaire sont deux
réflexes qui contribuent à une alimentation saine et équilibrée.
2.2. La structure des graisses
Connaître un tant soit peu la chimie des graisses nous aide à mieux
comprendre le rôle des graisses dans notre organisme et dans la
technologie alimentaire. Plus de 90 % des graisses alimentaires et des
graisses de l’organisme sont présentes sous la forme de triglycérides,
le restant étant composé du cholestérol, des cires et des phospholipides.
Les triglycérides
Tous les triglycérides sont construits sur une
structure en forme de fourchette comportant un glycérol (la base) et
trois
«dents», les acides gras.
Les acides gras
Les acides gras varient entre eux selon la longueur de leur chaîne
d’atomes de carbone (de 4 à 22) et le nombre de doubles liaisons entre
atomes de carbone qu’ils contiennent. A titre d’exemple, l’acide
butyrique (C4 :0), l’acide palmitique (C16 :0) et l’acide arachidique
(C20 :0) comportent respectivement une chaîne de 4, 16 et 20 atomes de
carbone. La plupart des acides gras, aussi bien dans l’alimentation que
dans l’organisme, comprennent 16 à 18 atomes de carbone (voir annexe la
liste des acides gras les plus courants).
Les acides gras sont classés selon le nombre de doubles liaisons
qu’ils possèdent. Les acides gras saturés n’en comportent pas, alors que
les acides gras monoinsaturés en comportent une et les acides gras
polyinsaturés, plus d’une.
Acides gras oméga-6 et oméga-3
Les acides gras polyinsaturés sont caractérisés par deux
sous-familles, d’après la position de la première double liaison :
-
Les acides gras Omega-6 (ou n-6) ont la
première double liaison sur le sixième carbone de la chaîne d’acide
gras et ont pour chef de file l’acide linoléique.
-
Les acides gras Omega-3 (ou n-3) ont la
première double liaison sur le troisième carbone de la chaîne
d’acide gras et sont dérivés principalement de l’acide alpha-linolénique..
Outre leur dénomination, les acides gras sont également affublés d’un
code numérique reprenant le nombre d’atomes de carbone, le nombre de
doubles liaisons et la famille oméga auxquels ils appartiennent. A titre
d’exemple, l’acide linoléique est connu sous le terme C18 :2 n-6 qui
fait référence à un acide gras comportant 18 atomes de carbone, 2
doubles liaisons et qui fait partie de la famille n-6 ou oméga-6.
L’acide alpha-linolénique ou C18 :3 n-3 possède 18 atomes de carbone, 3
doubles liaisons et est un membre de la famille oméga-3.
Acides gras Cis et Trans
Les acides gras insaturés peuvent aussi être caractérisés en « cis »
(forme bateau) ou « trans » (forme chaise), selon la structure de la
molécule. La majorité des acides gras insaturés existent sous la forme «
cis ». Cependant, une certaine proportion d’acides gras insaturés
existent sous la configuration « trans » dans la viande et le lait des
ruminants que sont les bovins et les ovins et dans les produits
alimentaires dont les huiles ont subi un processus appelé hydrogénation.
Composition de la graisse
Toutes les graisses sont en réalité un amalgame d’acides gras saturés,
monoinsaturés et polyinsaturés, même si un type d’acide gras domine
généralement. Certains aliments sont particulièrement riches en acides
gras saturés comme les laitages et certaines viandes (bœuf), alors que
d’autres, principalement les huiles végétales et les poissons gras,
regorgent plus d’acides gras saturés. L’acide gras qui prédomine dans un
aliment détermine les caractéristiques physiques de la graisse. Les
graisses comprenant une forte proportion d’acides gras saturés, tels que
le beurre ou le lard, ont un point de fusion assez élevé et sont donc
solides à température ambiante. La plupart des huiles végétales
contiennent des concentrations importantes en acides gras monoinsaturés
et polyinsaturés et sont habituellement liquides à température ambiante.
Lorsque les huiles sont chauffées, les acides gras insaturés essuient
des dégradations plus ou moins sérieuses. Les huiles riches en acides
gras monoinsaturés, comme l’huile d’olive et l’huile d’arachide, sont
plus stables et peuvent être réutilisées plusieurs fois après avoir été
chauffées, à l’inverse d’huiles riches en acides gras polyinsaturés
telles que l’huile de maïs et l’huile de soja. Pour les fritures, il est
important de ne pas surchauffer l’huile (ne pas dépasser 180°C) et de la
remplacer fréquemment (toutes les 10 utilisations environ).
2.3. Bon à savoir
Bien connaître le type et les sources de graisse des aliments et lire
les étiquetages alimentaires peut contribuer à équilibrer notre
alimentation.
LES PRINCIPALES SOURCES DE
GRAISSES DE NOTRE ALIMENTATION |
Type de graisse |
Sources |
Saturées |
Beurre, fromage, viande, préparations de viande
(saucisses, hamburgers), laitages entiers, pâtés en croûte,
pâtisseries, lard, jus et gras de cuisson, margarines et
matières grasses de cuisson, huile de palme et de noix de coco. |
Moninsaturées |
Olive, graine de colza, noix (pistaches,
amandes, noisette, macadamia, cajou, pécan), arachides, avocat,
et leurs huiles. |
Polyinsaturées
|
Oméga-3: Saumon, maquereau, hareng,
truite (particulièrement riches en acides gras oméga-3 à longue
chaîne comme l’EPA ou acide éicosapentaénoique et le DHA ou
acide docosahexaénoique). Noix, colza, soja, graine de lin et
leur huile (particulièrement riche en acide alpha linolénique).
Oméga-6: graines de tournesol, germes de blé, graines de
sésame, noix, soja, maïs et leur huile.
Certaines margarines (lisez l’étiquetage). |
Acides gras trans
|
Certaines graisses de friture et de cuisson (p.e.
les huiles végétales hydrogénées) utilisées dans les biscuits,
les gâteaux et les pâtisseries, les produits laitiers, la
graisse de bœuf et de mouton. |
3. Rôle des graisses dans la technologie alimentaire
Dans les pays développés où l’accès à une alimentation équilibrée est
garanti, la palatabilité est un déterminant majeur des choix
alimentaires. La graisse contribue à la palatabilité (sensation
onctueuse, agréable en bouche) des aliments de par sa texture, son
onctuosité en bouche et ses flaveurs (odeurs et saveurs). Toutes les
graisses et toutes les huiles sont vectrices de composés aromatiques
solubles dans les graisses.
Les caractéristiques des graisses et des huiles jouent aussi un rôle
important dans la production et la cuisson des aliments, ainsi que dans
l’apparence et la texture du produit final :
-
L'aération - les denrées comme les gâteaux ou les mousses ont
besoin de l'air incorporé dans le mélange pour donner une texture
bien aérée. Ce résultat optimal est obtenu en prenant au piège les
bulles d'air dans un mélange graisse/sucre pour former une mousse
stable.
-
Effet « raccourcissant » - la texture friable de certaines
pâtisseries et de certains biscuits est obtenue par la couche grasse
qui recouvre les particules de farine et les empêche d'absorber de
l'eau.
-
Effet floconneux - les graisses aident à séparer les couches de
gluten et l'amidon formé dans la pâte quand on fait floconner la
pâtisserie ou les biscuits. La graisse fond pendant la cuisson ce
qui est le départ, après quelques minutes, des trous d'aération
formés par la vapeur qui s'évapore et fait lever les différentes
couches de pâte.
-
La rétention d’eau - les graisses contribuent à conserver le
taux d'humidité d'un produit et augmentent donc sa durée de vie.
-
Le glaçage - Les graisses donnent un effet « glacé », par
exemple, quand elles sont ajoutées aux légumes chauds. Elles
intensifient aussi l’éclat des sauces.
-
La plasticité - les graisses solides ne fondent pas
immédiatement, mais se ramollissent à partir d’une certaine gamme de
températures. Les graisses peuvent être transformées en vue de
réarranger les acides gras et, ainsi, de changer leur point de
fusion. Cette technologie est employée pour confectionner les
matières grasses tartinables et les fromages qui s’étalent
directement sur le pain à la sortie du réfrigérateur.
-
Effet conducteur de Chaleur - dans une friture profonde,
l'aliment est complètement entouré par la graisse de friture qui
agit comme un conducteur de chaleur très efficace.
4. Rôle des graisses dans l’organisme
Bien que la graisse n’a généralement pas bonne presse, il ne faut pas
oublier cependant qu’elle joue des rôles essentiels dans notre organisme
:
-
La graisse constitue notre principale réserve d’énergie et même
la source d’énergie la plus concentrée de l’alimentation : 1 g de
graisse fournit 37 kJ (9kcal), soit plus du double de ce fournissent
les protéines et les glucides (17 kJ ou 4 kcal). Les stocks de
graisses sont sollicités pour satisfaire aux besoins énergétiques
quand l’apport alimentaire est limité, par exemple chez les
personnes qui ont un petit appétit ou en cas de jeûne. Ils sont
également utiles lorsque les besoins énergétiques sont élevés comme
durant une activité physique intense et chez les bébés et les
enfants.
-
Les dépôts graisseux amortissent les coups et protègent les
organes vitaux. Ils servent aussi d’isolant thermique pour
l’organisme.
-
In the diet, fat is a carrier for the fat-soluble vitamins A, D,
E and K, and enables their absorption. It provides the essential
fatty acids, linoleic acid (omega-6) and alpha-linolenic acid
(omega-3).
ACIDES GRAS ESSENTIELS
Les deux acides gras essentiels, l’acide linoléique (de la famille
oméga-6) et l’acide alpha-linolénique (de la famille oméga-3) ne sont
pas synthétisés dans l’organisme. C’est pourquoi ils doivent être
fournis quotidiennement par notre alimentation. Ils sont indispensables
pour la croissance et le développement et pour maintenir la santé. Dans
l’organisme, ces deux acides gras sont convertis en dérivés à longue
chaîne. Ces derniers constituent les briques des éicosanoïdes, des
précurseurs de certaines hormones (comme les prostaglandines). Ces
prostaglandines sont importantes pour la formation des membranes
cellulaires et sont impliquées dans la coagulation sanguine, la
réparation des tissus et l’inflammation. Mais si l’organisme peut
transformer l’acide alpha-linolénique en EPA (l’acide
éicosapentaénoïque) et, dans une moindre mesure, en DHA (acide
docosahexaénoïque), cette réaction d’allongement de la chaîne d’acide
gras est assez limitée. Pour cette raison, nous avons donc aussi besoin
d’acides gras oméga-3 à longue chaîne dans notre alimentation. Les
sources les plus riches en ces acides gras sont les poissons gras (voir
point 2.3).
5. Graisses et santé
5.1 Maladies cardiovasculaires
Les maladies cardiovasculaires (MCV) demeurent la principale cause de
décès chez l’homme et la femme en Europe (Rapport de Santé de l’OMS,
2002).
Plusieurs facteurs de risque sont associés au développement des MCV.
Ils incluent l’hypertension artérielle, le tabagisme, la sédentarité,
l’obésité, le diabète, les antécédents familiaux et les dyslipidémies
(un taux élevé de cholestérol total, de mauvais cholestérol et/ou de
triglycérides). On retrouve un lien entre l’alimentation et certains de
ces facteurs, en particulier la présence excessive de graisses dans le
sang.
Effets des graisses alimentaires sur les lipides sanguins
Le cholestérol alimentaire
Pour la majorité des individus, manger des aliments riches en
cholestérol comme les œufs, les crustacés et le foie est sans effet sur
le taux de cholestérol dans le sang. A l’inverse, certains individus
sont dits “répondeurs ” au cholestérol alimentaire et doivent contrôler
leur ingestion de cholestérol.
QU'EST-CE QUE LE CHOLESTÉROL?
Le cholestérol est une graisse qui se retrouve naturellement dans
tous les tissus animaux, y compris dans le corps humain. Une certaine
quantité de cholestérol est utilisée par l’organisme pour construire les
membranes cellulaires, produire les hormones sexuelles et les acides
biliaires, qui facilitent l’absorption et la digestion des graisses
alimentaires. Un excès de cholestérol ou de triglycérides dans le sang
perturbe le cœur et les vaisseaux. Environ trois quarts du cholestérol
du sang sont fabriqués par l’organisme, le reste étant apporté par notre
alimentation. Le cholestérol est véhiculé dans le sang sous la forme des
lipoprotéines : les LDL (low density lipoprotein) and les HDL (high
density lipoprotein). Une forte concentration de Cholestérol LDL est un
facteur de risque de MCV, c’est pourquoi on l’appelle souvent le
“mauvais cholestérol”. Le Cholestérol HDL extrait le cholestérol des
tissus et de fortes concentrations sont donc bénéfiques. On l’appelle
dès lors le “bon cholestérol”. Au plus élevé est les taux de HDL, au
plus bas est le risque de MCV. Il faut dès lors manger des aliments qui
abaissent les concentrations sanguines de LDL et augmentent ou
maintiennent celles du HDL. L’activité physique augmente aussi les
concentrations de HDL
Les graisses saturées
La quantité de graisse saturée consommée a un plus gros effet sur le
taux de cholestérol, que le cholestérol alimentaire. Plusieurs études
ont clairement montré que les graisses saturées constituent le composant
alimentaire qui influence le plus le cholestérol total et le mauvais
cholestérol. Cependant, tous les acides gras saturés n’ont pas le même
effet : les acides gras à chaîne moyenne (pe. l’acide laurique C12:0,
l’acide myristique C14:0 et l’acide palmitique C16:0) exercent des
effets plus délétères que les acides gras saturés à longue chaîne (comme
l’acide stéarique C18:0).
Les graisses monoinsaturées
Manger moins gras est certainement une recommandation à suivre, mais
récemment il a été suggéré que manger « mieux gras » et donc, manger des
graisses de meilleure qualité, en quantités modérées, était une
meilleure approche pour le contrôle des graisses dans le sang et pour la
santé à long terme. Modérer sa consommation de graisse entretient les
niveaux de cholestérol HDL, le « bon ». Cette attitude prévient aussi
l’augmentation des triglycérides dans le sang, chose qui arrive parfois
quand on consomme de trop grandes quantités de glucides. Une
consommation plus importante d’acides gras monoinsaturés peut réduire le
taux de cholestérol LDL, le « mauvais », bien que cet effet soit en
grande partie dû au remplacement des graisses saturées.
Les graisses polyinsaturées
Plusieurs études ont montré que les acides gras à longue chaîne de la
famille oméga-3 retrouvés dans certains poissons protègent que les MCV.
Dans les pays où l’on consomme beaucoup de poissons gras, comme au
Japon, la mortalité cardiovasculaire est très faible. La consommation
régulière de poisson contribue à réduire les concentrations en
triglycérides du sang et à limiter le risque de thrombose. Ces acides
gras à longue chaîne n’ont que peu d’effet sur le cholestérol, qu’elles
ont plutôt tendance à maintenir à un taux constant.
Les acides gras polyinsaturés de la famille oméga-6 abaissent le
cholestérol LDL, ce qui est un facteur cardioprotecteur. Toutefois, de
trop grandes quantités d’acides gras oméga-6 diminuent le “bon”
cholestérol HDL et augmentent le risque d’oxydation du “mauvais”
cholestérol LDL. C’est pourquoi il est conseillé d’en réduire leur
consommation, qui est aujourd’hui pléthorique.
Les acides gras Trans
Certaines inquiétudes ont été soulevées à propos des apports élevés
en acides gras trans. Ces acides gras sont métabolisés dans la même
manière que les acides gras saturés, mais leur effet nocif sur la santé
cardiovasculaire est supérieur. Non seulement, ils élèvent le
cholestérol LDL, mais ils abaissent aussi le bon cholestérol HDL, ce que
ne font pas les acides gras saturés. Les acides gras trans se retrouvent
dans les laitages et dans certaines graisses végétales partiellement
hydrogénées employées dans la fabrication des biscuits, des gâteaux ou
des pâtisseries.
L’alimentation, en plus de l’activité physique, joue encore un rôle
clé dans le contrôle des lipides sanguins. Les recommandations
alimentaires favorables à la santé du cœur et des artères consistent en
une restriction modérée de la consommation de graisse et en
l’amélioration de l’équilibre entre les acides gras saturés et les
acides gras insaturés. Consommer au minimum 1 à 2 portions de poisson
gras par semaine contribue aussi à maintenir des taux optimaux d’acides
gras oméga-3 à longue chaîne.
5.2. L’obésité
L’excès de poids corporel est un facteur significatif à l’origine de
plusieurs affections comme les MCV, l’hypertension, le diabète de type 2
ou certains cancers. L’obésité, définie par un IMC de plus de 30
(kg/m2), est clairement reconnue comme un facteur de risque des MCV.
La controverse demeure cependant sur le rôle d’une alimentation riche
en graisses dans le développement de la surcharge pondérale et de
l’obésité. Plusieurs études ont démontré une association entre
l’adiposité et l’apport alimentaire de graisse. La graisse est une
source concentrée d’énergie et ne coupe pas l’appétit de manière aussi
efficace que les protéines et les glucides. Il a été suggéré que les
graisses avaient un faible potentiel satiétogène ce qui facilite la
surconsommation alimentaire. Les protéines et les glucides provoquent
aussi une plus grande thermogenèse alimentaire que la graisse. La
thermogenèse est l’énergie qui est perdue sous forme de chaleur au cours
d’un repas.
Paradoxalement, l’apport de graisse a baissé ces 25 dernières années
en Europe, résultant en une réduction marquée de l’apport énergétique
chez la plupart des individus. Mais sur la même période, la fréquence de
la surcharge pondérale et de l’obésité a littéralement explosé, ce qui
indique clairement que d’autres facteurs que la graisse alimentaire sont
impliqués dans ce phénomène. Le déclin de l’activité physique joue sans
doute une part prépondérante dans l’augmentation de la prévalence de
l’obésité.
Se concentrer uniquement sur la graisse et les calories pour réduire
le poids corporel n’est donc pas la meilleure approche. Une augmentation
du niveau général d’activité physique doit être encouragée, car un
régime pauvre en graisse, non accompagné d’une réduction des apports
énergétiques (ou d’une augmentation des dépenses énergétiques) ne mènera
pas à la perte de poids. Le régime idéal devrait inclure une
alimentation équilibrée, pauvre en calories, adaptée à l’individu et
associée à un bon niveau d’activité physique.
5.3. Le cancer
Étant donné que la mortalité cardiovasculaire est en constante
diminution, le cancer devient peu à peu la principale cause de décès
dans les pays développés. L’alimentation, en particulier les graisses
alimentaires ont un impact sur le risque de plusieurs cancers (pe.
prostate, endomètre et côlon). A l’heure actuelle, il n’y a pas de
preuve formelle d’un lien entre apports en graisses et cancer, bien que
certains travaux suggèrent que l’excès de poids corporel et l’obésité
constituent des facteurs importants dans la progression du cancer du
sein, de l’endomètre, de la prostate et du côlon.
A l’inverse des MCV, on dispose de peu d’information pour conseiller
à la population de réduire sa consommation de graisse pour prévenir ou
traiter le cancer. Cependant, comme pour les MCV, il est sans doute
prudent d’éviter les apports trop élevés en graisse et de s’assurer des
apports importants en fruits et légumes, le tout en surveillant son
poids corporel.
6. Recommandations nutritionnelles
Il est considéré aujourd’hui qu’une alimentation qui fournit 30% de
l’énergie journalière sous forme de graisse est favorable à la santé.
L’apport total de calories sous la forme de graisse saturée devrait
néanmoins être limité entre 10 et 11%, alors que l’apport en acides gras
trans ne devrait pas excéder 2% (voir tableau ci-dessous).
Recommandations et apports moyens en lipides
totaux et en acides gras saturés chez l’adulte dans différents
pays européens (en % de l’apport énergétique total). |
|
Lipides totaux |
Acides gras
saturés |
Recommandations |
Allemagne (2000*1) |
30% |
1:2 (saturated/unsaturated) |
Pays-Bas (2001*2) |
(20-40% or
20-30/35%) † |
<=10% |
France (2000*3) |
33% |
8% |
Royaume-Uni (1991*4) |
33-35% †† |
10-11% †† |
Italie (1997*5) |
< 30% |
7-10 % |
Europe (Eurodiet,2000) |
< 30% |
<10% |
Apport moyen |
Allemagne (1998*6) |
33-34% |
15% |
Pays-Bas (1997/98*7) |
36-38% |
14-16% |
France (1999*8) |
38.5% |
16% |
Italie (1996*9) |
32% |
12% |
Royaume-Uni (2000/01*10) |
34.9%-35.8% |
13.2-13.4% |
-
Deutsche Gesellschaft für Ernährung, Nutrition Report 2000
-
Gezondheidsraad, 2001. † 20-40% range suitable for individuals
with optimum and constant weight: 20-30 or 35% range for individuals who
are overweight or who experience undesirable weight gains
-
Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments, 2000
-
Committee on Medical Aspects of Food and Nutrition Policy (COMA),
1991. †† Diet including or excluding alcohol
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Linee guida per una sana alimentazione Italiana – Istituto
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Livelli di assunzione raccomandati di energia e nutrienti per la popolazione italiana – LARN – S.I.N.U. – Rev.
1996
-
National Dietary and Nutrition Survey: Adults aged 19-64,
2000-2001
7. Conclusions
Les principes d’équilibre, de variété et de modération dans la
consommation des graisses constituent les bases d’une alimentation saine.
Savoir ce que sont les graisses et quelles en sont les sources, ainsi
que lire l’étiquetage, sont des réflexes qui peuvent nous aider à
équilibrer le choix des graisses, tout en continuant à se faire plaisir
en mangeant. Une alimentation équilibrée, associée à une activité
physique régulière maintient le poids corporel et est la meilleure
approche pour une vie saine.
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Annexe : Liste des acides gras les plus communs
Nom commun |
Symbole (*) |
Source alimentaire |
Acides gras saturés |
Butyrique |
C4:0 |
beurre |
Caprylique |
C8:0 |
huile de palme |
Caprique |
C10:0 |
huile de noix de coco |
Laurique |
C12:0 |
huile de noix de coco |
Myristique |
C14:0 |
beurre, huile de noix de coco |
Palmitique |
C16:0 |
Toutes graisses et huiles |
Stéarique |
C18:0 |
Toutes graisses et huiles |
Arachidique |
C20:0 |
Lard, huile d’arachide |
Acides gras monoinsaturés |
Palmitoléique |
C16:1 n-7 |
Toutes graisses et huiles |
Oléique |
C18:1 n-9 (cis) |
Toutes graisses et huiles |
Elaidique |
C18:1 n-9 (trans) |
Huiles végétales hydrogénées, beurre, graisse
de bœuf |
Acides gras polyinsaturés |
Linoléique |
C18:2 n-6 (all cis) |
Toutes huiles végétales |
alpha-linolénique |
C18:3 n-3 (all cis) |
Huile de soja, colza, lin |
Dihomo-gamma-linolénique |
C20:3 n-6 |
Poissons gras |
Arachidonique |
C20:4 n-6 (all cis) |
Graisse de porc, poulet |
Eicosapentaénoïque |
C20:5 n-3 (all cis) |
Poissons gras |
Docosahexaénoïque |
C22:6 n-3 (all cis) |
Poissons gras |
(*) Le symbole avant les : indiquent le nombre d’atomes de carbone
que contient la molécule d’acide gras et le symbole après les : le
nombre total de doubles liaisons. Le n-(oméga) désigne la position de la
première double liaison à partir du groupement méthyl de l’extrémité de
la molécule.
|