Ce travail met en relief les
conclusions suivantes :
-
Une approche globale de
l'alimentation est
nécessaire
-
Comprendre les évolutions et
les relations entre
pratiques alimentaires et
indicateurs de santé dans
une optique d'action en
situation réelle, suppose de
prendre en compte les
différents déterminants des
comportements des
consommateurs pour analyser
comment ils contribuent
ensemble à la construction
de ces comportements.
L'importance du contexte et
des normes sociales
Si la prise alimentaire est
intimement régulée par les
signaux physiologiques que
sont la faim et la satiété,
cet équilibre se révèle
d'abord sensible aux
perturbations provenant de
l'environnement immédiat du
mangeur (distraction lors du
repas pris devant la
télévision, dans le bruit
...).
Plus globalement, les normes
sociales et les
représentations autour de
l'alimentation orientent et
structurent les
comportements alimentaires.
Des âges de la vie plus
vulnérables aux
modifications du
comportement
L'expertise s'est intéressée
aux comportements
alimentaires aux différents
âges de la vie (enfance,
adolescence, vieillesse).
L’enfance et la vieillesse
sont les deux périodes de la vie les plus propices à des modifications du
comportement alimentaire. Si le comportement alimentaire évolue
avec l’âge, les préférences
sensorielles se construisent
au cours des premières
années de la vie et sont
ensuite difficiles à
changer. L’apprentissage
conditionne notamment les
goûts et le répertoire
alimentaire.
Les personnes âgées sont
sensibles aux messages de
prévention santé. Mais la
vieillesse est une période
où les comportements
alimentaires peuvent devenir
plus instables. Mise à la
retraite, décès des proches,
solitude, dégradation de la
santé et de l’autonomie, se
répercutent souvent
négativement dans leurs
pratiques et consommations
alimentaires.
Le consommateur souverain?
L'expertise a analysé les
différents leviers d'actions
possibles pour influer les
comportements dans le sens
d'une meilleure adéquation
aux recommandations
nutritionnelles. Une des
options consiste à
s'adresser directement au
consommateur par le biais de
l'information
nutritionnelle. Il ressort
de l'expertise que cette
information est plus
efficace lorsqu'elle combine
des messages destinés à
l'ensemble de la population
et des actions spécifiques
ciblées sur des populations
plus vulnérables (personnes
âgées, populations
défavorisées). La limite de
cette approche est de
considérer le consommateur
comme souverain, alors que
ses comportements sont
largement influencés par son
environnement.
Jouer sur l'environnement du
consommateur
L'expertise met en lumière
de nombreuses possibilités
pour jouer favorablement sur
l'environnement des
consommateurs : composition,
goût et structure des
aliments, disponibilité de
fruits et légumes en milieu
scolaire, engagement
d'industriels sur la
composition des aliments
(aliments moins gras, moins
salés et moins sucrés). Les
hausses de prix ou les
subventions n'apparaissent
en revanche pas toujours
comme des leviers d'action
pertinents. Efficaces à
court terme, les taxes et
subventions sont
susceptibles de générer des
effets indésirables comme le
report sur d'autres
produits, la dégradation de
la qualité nutritionnelle ou
l'augmentation des prix avec
la demande.
Finalement, une politique
combinant de multiples
actions concertées visant
tant le consommateur que son
environnement, semble la
plus à même de modifier les
comportements.
La mise en évidence de
nombreux facteurs qui
interagissent et qui
influencent les
comportements alimentaires
montre le besoin d'amplifier
les recherches à partir du
suivi de larges cohortes
pour mieux comprendre
comment les pratiques
alimentaires se construisent
à partir de cet ensemble
complexe de facteurs et
quels sont leurs liens avec
l'état de santé de la
population. |