Québec, le
17 mars 2010 – Près de 40 %
des désinfectants
commerciaux utilisés pour
nettoyer les surfaces
seraient inefficaces pour
éliminer les norovirus, un
groupe de virus responsable
de plus de la moitié des
éclosions de gastroentérite
d’origine alimentaire. Selon
une étude publiée récemment
par des chercheurs de
l’Université Laval dans la
revue scientifique Journal
of Food Protection, seuls
les désinfectants à base
d’eau de Javel parviennent à
diminuer radicalement
l’abondance de ces virus.
Les norovirus se propagent
par contact direct avec les
personnes infectées ou de
façon indirecte par
l'entremise d'objets,
d'aliments ou de surfaces
souillés. L'efficacité du
désinfectant utilisé pour le
nettoyage des surfaces, à la
maison ou dans les
entreprises du secteur
bioalimentaire, est donc
cruciale pour limiter la
propagation de ces virus qui
affectent chaque année plus
de 21 millions de personnes
aux États-Unis seulement.
L’équipe de chercheurs
dirigée par la professeure
Julie Jean, de la Faculté
des sciences de
l’agriculture et de
l’alimentation, a testé
l'efficacité de trois
grandes catégories de
désinfectants domestiques
pour éliminer les norovirus
: les produits à base d’eau
de Javel, ceux à base
d’alcool et les
désinfectants à base
d’ammonium quaternaire.
Les tests effectués en
laboratoire ont montré qu'un
contact d'une durée de cinq
minutes avec un désinfectant
à base d'eau de Javel
abaisse par un facteur 1000
la concentration de
norovirus présents sur une
surface en acier inoxydable.
Les désinfectants à base
d'alcool ou d'ammonium
quaternaire se sont révélés
100 fois moins efficaces.
« Nos résultats sont
particulièrement inquiétants
si on considère que les
désinfectants à base
d’alcool ou d’ammonium
constituent près de 40 % des
nettoyants commerciaux pour
surface disponibles sur le
marché », souligne la
professeure Jean, qui est
également chercheuse à
l’Institut des
nutraceutiques et des
aliments fonctionnels
(INAF).
L’équipe de Julie Jean a
également découvert qu'il
faut à peine dix minutes aux
norovirus humains pour
s'attacher fermement à une
surface d'acier inoxydable.
« Une fois fixés, ces virus
peuvent survivre pendant
plusieurs semaines et poser
un risque de contagion pour
les personnes qui les
touchent. Et il est fort
probable que les résultats
obtenus avec des surfaces
d'acier inoxydable
s'appliquent également aux
autres matériaux », conclut
la professeure Jean.
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