Cholestérol
: le bon, le mauvais et le normal |
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Le cholestérol a souvent
mauvaise presse, ce qui dans une
certaine mesure est amplement justifié,
car un taux élevé de mauvais cholestérol
dans le sang constitue un facteur de
risque majeur de maladie
cardiovasculaire. Des habitudes de vie
et un régime alimentaire équilibrés
peuvent contribuer à réduire le risque
de maladie cardiovasculaire, mais il ne
faut pas oublier que le cholestérol joue
également un rôle vital dans la santé.
Qu’est-ce que le
cholestérol ?
Le cholestérol est une
substance cireuse qui, à l’instar des
graisses et des huiles, appartient à la
famille des lipides. Il est essentiel à
toutes les cellules de notre corps et
joue un rôle particulier dans la
formation des cellules du cerveau, des
cellules nerveuses et de certaines
hormones. Même si quelques aliments
contiennent du cholestérol, la majorité
du cholestérol présent dans notre
organisme est sécrétée par le foie.
Chez la plupart des
sujets humains, le taux recommandé de
cholestérol total doit être inférieur à
5,0 mmol/l, mais pour les personnes qui
présentent une maladie cardiovasculaire,
quelle que soit sa gravité, le taux
recommandé doit être inférieur à 4,5
mmol/l (1).
Cholestérol et santé
L’excès de cholestérol
dans le sang (hypercholestérolémie) est
un facteur majeur de risque de maladie
coronarienne pouvant provoquer une crise
cardiaque ou un accident vasculaire
cérébral, deux des principales causes de
décès en Europe (2). |
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Le cholestérol se présente sous
deux formes : le cholestérol à lipoprotéines de
basse densité (ou cholestérol LDL) et le
cholestérol à lipoprotéines de haute densité (ou
cholestérol HDL).
Le cholestérol LDL, ou « mauvais
cholestérol », transporte les lipides dans la
circulation sanguine et il est formé de
particules volumineuses, floconneuses et
collantes. Les LDL déposent le cholestérol sur
les parois des artères, ce qui a pour effet d’en
rétrécir le diamètre (processus connu sous le
nom d’athérosclérose). Ces changements
favorisent la coagulation du sang. Si un caillot
(thrombus) se forme et bloque une artère dont le
diamètre est rétréci (thrombose), il peut
s’ensuivre une crise cardiaque ou un accident
vasculaire cérébral. Bien que le cholestérol LDL
soit sécrété naturellement par l’organisme,
certaines personnes en produisent en quantités
excessives. L’alimentation peut également agir
sur la quantité de cholestérol LDL.
Le cholestérol HDL, ou « bon
cholestérol », est composé de particules qui
récupèrent le cholestérol dans les organes qui
en ont trop pour le rapporter au foie, où il est
éliminé. Un taux de cholestérol HDL élevé
signifie que les dépôts graisseux sont moins
susceptibles de s’accumuler dans les artères. Un
rapport HDL/LDL élevé, c’est-à-dire un taux de
cholestérol HDL élevé par rapport au taux de
cholestérol LDL, protège des maladies
cardiovasculaires. L’activité physique et la
consommation de graisses saines peuvent
contribuer à augmenter le taux de cholestérol
HDL. |
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Régime alimentaire, mode de
vie et cholestérol
Plusieurs facteurs
influencent les taux de cholestérol sanguin. Un
régime alimentaire équilibré, un poids normal et
l’activité physique en particulier peuvent
contribuer à un taux de cholestérol normal.
Cholestérol alimentaire
Certains aliments (œufs, foie, rein et crevettes)
contiennent naturellement du cholestérol
(cholestérol alimentaire). Dans la plupart des cas,
le cholestérol présent dans les aliments n’a pas
autant d’influence sur le taux de cholestérol
sanguin que la quantité et le type de graisses
consommées, encore que certaines personnes puissent
être plus sensibles à des apports élevés de
cholestérol.
Graisses alimentaires
Les graisses alimentaires sont souvent divisées
en graisses saturées et graisses insaturées. En
règle générale, la plupart des graisses saturées
augmentent les taux de cholestérol total et LDL. Les
graisses saturées sont présentes dans le beurre, le
saindoux (et les aliments fabriqués avec ces
ingrédients comme les pâtisseries, les gâteaux et
les biscuits), les produits à base de viande
(salami, pâtés et saucisses), la crème, le fromage
et les aliments qui contiennent de l’huile de coco
ou de palme. Certaines graisses insaturées peuvent
contribuer à réduire les taux de cholestérol LDL et
il est généralement conseillé de remplacer les
graisses saturées par des graisses insaturées. Les
aliments qui contiennent des graisses insaturées
sont les légumes, les huiles de graines et les pâtes
à tartiner à base d’huiles de graines (huile de
colza, huile d’olive, pâte à tartiner au soja),
ainsi que les huiles de poisson (p. ex., maquereau,
saumon et hareng), les fruits secs en coque et les
avocats.
Il arrive aussi qu’un autre type de graisses, ou
graisses trans, soit présent dans les aliments
contenant des graisses partiellement hydrogénées
(certaines pâtisseries et biscuits), bien que de
nombreux fabricants en Europe aient réduit au
minimum la teneur en graisses trans de leurs
produits. Les graisses trans élèvent le taux de
cholestérol LDL (mauvais cholestérol). Contrairement
aux graisses saturées, les graisses trans font
baisser le cholestérol HDL ou bon cholestérol et
augmentent le taux de triglycérides sanguins et
contribuent ce faisant à majorer le risque de
maladie cardiovasculaire. En outre, la consommation
d’aliments qui contiennent des graisses trans a pour
effet d’élever le taux de lipides à jeun ou
triglycéridémie ce qui, d’après les études
épidémiologiques, augmente le risque de maladie
cardiovasculaire. Les effets négatifs des graisses
trans peuvent se manifester avec des apports à long
terme de l’ordre de 5 à 10 g par jour (3,4).
Outre qu’il faille consommer les bonnes graisses,
il est aussi conseillé d’essayer de réduire la
quantité de graisses totales dans son alimentation
en faisant cuire les aliments au four, au grill ou à
la vapeur, ou encore en les faisant bouillir ou
pocher, plutôt que de les frire, et de réduire la
consommation d’aliments riches en graisses. Il faut
pour cela étudier les informations nutritionnelles
qui figurent sur les étiquettes des denrées
alimentaires et comparer le type de graisses et leur
taux, et plus particulièrement celui des graisses
saturées.
Un « portefeuille » de
denrées alimentaires
En plus du type de graisses que nous mangeons,
d’autres aliments peuvent contribuer à maintenir les
taux de cholestérol dans des limites acceptables. La
consommation de fruits et de légumes, d’aliments qui
contiennent des fibres solubles (avoine, lentilles,
fèves et pois), de fruits secs (amandes) et de soja
peut à ce titre être utile. Il faut savoir que les
produits enrichis en stanols ou en stérols végétaux
sont réservés aux personnes dont les taux de
cholestérol sont trop élevés et qu’ils ne concernent
pas les personnes dont les taux de cholestérol sont
normaux. Les scientifiques ont par ailleurs
découvert qu’un régime équilibré pauvre en matières
grasses incluant le « portefeuille » d’aliments
mentionnés ci-dessus peut réduire le taux de
cholestérol jusqu’à 20% (5).
Références
-
Policy Analysis Centre (2007). European
Cholesterol Guidelines Report.
Accessible à :
http://www.policy-centre.com/downloads/European-Cholesterol-Guidelines07.pdf
-
European cardiovascular disease statistics;
édition 2008. European Heart Network, Bruxelles,
2008.
Accessible à :
http://www.ehnheart.org/files/EU%20stats%202008%20final-155843A.pdf
-
Hunter JE. (2006). Dietary trans fatty acids:
review of recent human studies and food industry
responses. Lipids 41(11):967-92.
-
Stender S, Dyerberg J, Astrup A. (2006).
High levels of trans fat in popular fast foods.
New England Journal of Medicine 354:1650-1652.
-
Jenkins DJA, Kendall CWC, Marchie A,
Faulkner DA, Wong JMW, de Souza R, Emam A,
Parker TL, Vidgen E, Trautwein EA, Lapsley KG,
Josse RG, Leiter LA, Singer W, Connelli PW.
(2005). Direct comparison of a dietary portfolio
of cholesterol lowering foods with a statin in
hypercholesterolaemic participants. American
Journal of Clinical Nutrition 81:380-7
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